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En présence de David Ernaux-Briot, fils d’Annie Ernaux et co-réalisateur du film.
Annie Ernaux pose sa voix sur des bribes d’images muettes provenant de films de famille des années 1970. La chronique d’une époque tout autant qu’un puissant récit d’émancipation féminine.
En 1972, Annie Ernaux (La place, prix Renaudot) et Philippe, son mari, font l’acquisition d’une caméra Super-8, « objet désirable par excellence », confie l’écrivaine, aujourd’hui âgée de 82 ans. Parents de deux garçons de 7 et 3 ans, Éric et David, le jeune couple vit alors à Annecy où Philippe a décroché le poste de secrétaire général adjoint de la mairie, tandis qu’Annie enseigne les lettres dans un collège. Les premières images, muettes et en couleurs, tournées par Philippe, captent le retour des courses d’Annie et des enfants : « Nous vivons un moment inouï, à la fois heureux et empreint d’une certaine violence. On ne sait pas quoi faire de cette durée nouvelle, arrachée à notre vie », se souvient l’écrivaine. La caméra saisit aussi les éléments du décor, « tout ce qui nous classait parmi la bourgeoisie de fraîche date », constate Annie Ernaux. La décennie 1970 est aussi marquée par le désir de partir, de voyager loin. Le couple se rend en Albanie, en URSS, visiter le Chili d’Allende et découvrir ses mesures révolutionnaires… « Je sentais que ce voyage était en train de bouleverser quelque chose dans ma vie, de m’obliger à me rappeler la promesse que je m’étais faite à 20 ans : j’écrirai pour venger ma race. »
David Ernaux-Briot est notre invité pour une projection enrichie d’une belle rencontre !
Les années super 8
Annie Ernaux et David Ernaux-Briot – 2022 – 1h01 – Documentaire – Français
« En revoyant nos films super huit pris entre 1972 et 1981, il m’est apparu que ceux-ci constituaient non seulement une archive familiale mais aussi un témoignage sur les goûts, les loisirs, le style de vie et les aspirations d’une classe sociale, au cours de la décennie qui suit 1968. Ces images muettes, j’ai eu envie de les intégrer dans un récit au croisement de l’histoire, du social et aussi de l’intime, en utilisant mon journal personnel de ces années-là. »- Annie Ernaux
Mardi 6 déc. > 18h30